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1er Dimanche du temps de l’Exaltation de la Sainte Croix La revendication des fils de Zébédée Marc 10 / 35 – 45

Le Temps de l’Exaltation de la Sainte Croix Homélie de Son Excellence

Mgr. Selim Sfeir

Archevêque Maronite de Chypre

 

1er Dimanche du temps de l’Exaltation de la Sainte Croix

La revendication des fils de Zébédée Marc 10 / 35 - 45

Chers frères et soeurs en Christ,
1. « Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande. »
Le Seigneur nous écoute. Il est attentif, il n’arrête pas de nous regarder avec une immense tendresse et aucune de nos prières ne lui est indifférente. Comme Jacques et Jean, nous pouvons nous aussi avoir la confiance de nous approcher et de demander. Cependant, la réponse peut nous surprendre. Nous entrons dans le monde complexe de la communication. Pour comprendre quelqu’un il faut le connaître. Pour comprendre les réponses (ou le silence) du Seigneur, il est important de le connaître, faute de quoi nous risquons de ne pas comprendre et de faire une mauvaise interprétation... Souvent sa réponse n’est pas celle que nous espérions, comme celle qu’ont reçue les fils de Zébédée. Mais heureusement qu’Il ne se laisse pas limiter par nos attentes. Il est patient et bon et il ne nous lâche pas. Etant une personne, bien que divine, pour connaître et comprendre le Seigneur, il est indispensable de passer du temps avec lui. Il désire établir une relation personnelle, faire une alliance avec chacun de nous.
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2. Le Fils de l’homme est venu pour donner sa vie pour la multitude :
Voici le mystère de notre rédemption. Dieu fait irruption dans notre vie. Et d’une manière surprenante. Nous pouvons le découvrir chaque jour et chaque fois que nous posons nos yeux sur le crucifix. Il est là pour moi ! Quel mystère ! Comment Dieu regardait-il l’homme depuis le Ciel pour en arriver à cette décision ? Quelle place je dois avoir dans le coeur de Dieu pour qu’il fasse ça pour moi ! Saint Paul aide à rentrer dans le mystère : « Alors que nous n’étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les coupables que nous étions. Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile ; peut-être donnerait-on sa vie pour un homme de bien. Or, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. » (Rm 5,6-8)
Quel paradoxe ! Le Créateur qui mérite la louange, les honneurs, et que tous le servent dit lui-même : « je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir » ; alors que le monde et nous-mêmes proclamons tellement « je n’ai pas à te servir » ou « sers-moi ». Dieu serait-il un « loser » ou n’y aurait-il pas un bonheur qui se cache derrière cette manière de faire, ou mieux, cette manière d’être ?
3. En tout cas Il nous y invite :
« La coupe que je vais boire, vous y boirez ; et le baptême dans lequel je vais être plongé, vous le recevrez. » Notre première réaction peut être une certaine frayeur face à cette invitation, car nous savons bien que le baptême dont il s’agit est la passion et la croix. Nous savons aussi qu’en tant que chrétien nous suivons le Christ. Mais la croix ne nous attire pas plus pour autant... Mais approchons-nous du coeur de Jésus, de Jésus sur cette croix, de ce coeur transpercé. Nous qui souffrons cette soif infinie d’être aimés, il y a là des bras toujours ouverts pour nous accueillir et ce coeur brulant d’amour pour nous. Buvons à la coupe du Christ. Et une fois proches de cette source intarissable, en voyant nos frères assoiffés, comment ne pas leur prodiguer un peu de cette eau qui ne tarit pas,
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comment ne pas les servir pour qu’ils goûtent de cet amour de Dieu pour eux, faisons-leur découvrir l’espérance qui nous anime.
Prière
Seigneur, je te demande de me faire connaître ce que c’est que de mourir à soi-même, pour que tu puisses vivre en moi. Accorde-moi plus de courage pour porter les croix de la vie de tous les jours.

† Selim Sfeir
Archevêque Maronite de Chypre

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