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5ème Dimanche du temps de l’Avent La Visitation Luc 1 : 39-45

Homélie de Son Excellence Mgr. Selim Sfeir
Archevêque Maronite de Chypre

5ème Dimanche du temps de l’Avent

La Visitation
Luc 1 : 39-45

Chers frères et sœurs en Christ,

Pas besoin de consulter les « social media » au quotidien pour deviner que
notre monde va mal. Pas de bonnes nouvelles qui donnent à espérer, qui
nous encouragent à croire que nos lendemains seront ensoleillés, pas de
bonnes nouvelles qui font rêver les enfants que le monde dans lequel ils
grandissent est un monde dans lequel il fait bon vivre. N’y aurait-il pas
une bonne nouvelle qui transcenderait les évènements dramatiques que vit
notre monde ? Il y a plus de 2000 ans, circulait une Bonne Nouvelle dans
cette région du Moyen Orient qui se trouve actuellement « embrasée » par
la barbarie d’une guerre sans merci. Cette Bonne Nouvelle a pris chair
dans le cœur d’une fille appelée Marie…
Ayant accueilli en elle la Parole de Dieu faite chair, suite à l’annonce de
l’ange du Seigneur, Marie ne resta pas figée chez elle. Cette joie reçue par
cette annonciation l’entraine à courir vers sa parente Elizabeth pour
partager avec elle la joie des merveilles de ce Dieu pour qui rien n’est
impossible, qui donne une progéniture à une femme stérile et donne son
enfant à une Vierge.
Plus qu'une visite d'amitié ou d’entraide entre Marie et Elizabeth, c’est
une révélation mutuelle que cette visitation nous raconte. Chacune des
deux femmes révèle à l'autre le mystère de leur étonnante maternité.
Marie, de par sa salutation révèle à Élisabeth qu'elle porte le mystère de
Dieu incarné. Élisabeth révèle à Marie qu'elle est mère du Sauveur par le
tressaillement de joie de l’enfant de la promesse qu’elle porte. Au bonheur
d'Élisabeth de sentir l'enfant tressaillir en elle, Marie répond par un chant
d'exultation, de tressaillement de foi qui l’anime : « Heureuse celle qui a
cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du
Seigneur ».
C’est bien ce tressaillement de la foi, comme le souligne le pape
François, qui manque à nos cœurs habitués à écouter la Parole de Dieu
tous les dimanches, sans que cette Parole garde sa saveur de Bonne
Nouvelle pour nous toucher le cœur, pour nous convertir, pour dessiner
sans cesse la joie de l’espérance dans notre vie et pour nous éclairer afin
de pouvoir affronter les épreuves dans notre vie. Comment, sans cette
Bonne Nouvelle, garder encore confiance de la présence du Seigneur au
milieu des tempêtes de notre vie, qu’Il est avec nous quoi qu’il arrive, que
l’impossible pour nous ne l’est pas pour Lui et qu’avec Marie nous
pouvons rendre grâce pour tout et malgré tout ce qui se passe avec nous ?
Comment sans porter cette Bonne Nouvelle aux autres nous pourrons
encore devenir, à l’instar de Marie, témoins que le Seigneur veut nous
sauver et nous partager dans la joie de l’espérance Sa vie ?
L’empressement de Marie pour aller chez sa cousine, doit être aussi
l'empressement même de chacun et de chacune d'entre nous pour aller
vers les autres : dans nos familles, dans nos paroisses, dans le monde du
travail, avec nos voisins… pour porter, non en paroles mais d’abord et
surtout par le témoignage de notre vie la joie de l’Evangile : cela peut
prendre la forme d’une simple présence aux autres, pour les écouter, pour
essayer de les comprendre, pour les consoler, pour les aider à espérer
contre et malgré tout…

Prière :
Vierge et Mère Marie, toi qui, animée par l’Esprit, as accueilli le Verbe
de la vie avec une foi humble et un cœur totalement abandonné à l’Éternel,
aide-nous à avoir une telle foi et un cœur plein de reconnaissance pour le
Seigneur afin de porter, comme toi, avec empressement la Bonne
Nouvelle, qui est Jésus, ton Fils bien aimé, notre Sauveur, à tous ceux et
celles auprès desquels nous vivons et que nous rencontrons.

† Mgr Selim Sfeir
Archevêque Maronite de Chypre

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