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Archbishop’s Teaching

Dimanche des Noces de Cana Jean 2 / 1-11

Dimanche d’entrée au Grand Carême
Homélie de Son Excellence Mgr. Selim Sfeir
Archevêque Maronite de Chypre

Dimanche des Noces de Cana
Jean 2 / 1-11

Chers frères et sœurs en Christ,

Jésus et sa mère Marie furent invités à un mariage à Cana en Galilée. Il était
d'usage d'organiser un grand banquet de mariage au cours duquel du vin et de
la nourriture étaient servis aux invités. Pendant que le banquet avait lieu, le vin
manqua et la situation devint embarrassante pour les jeunes mariés. Lorsque
Marie eut connaissance de l'affaire, elle porta le problème à Jésus et, à cet
endroit, selon la coutume juive, il y avait six vases en pierre destinés à l’eau de
la purification, d'une contenance d'environ six cent quatre-vingts litres.
Jésus ordonna les serviteurs de remplir les vases d'eau, puis il leur a ordonné
d’en remplir et de présenter au chef du banquet. Et voici le miracle : l’eau qui
était dans les vases s’est transformée en un vin différent, meilleur que le vin
servi à table.
Le vin a de multiples significations dans la Bible, mais en général, il symbolise
la joie, comme le dit le Psaume 104 :15 « le vin réjouit le cœur de l'homme. »
Et Ésaïe 25 : 6 « L`Éternel des armées prépare à tous les peuples, sur cette
montagne, Un festin de mets succulents, Un festin de vins vieux. »
Ici, dans le texte des noces de Cana de Galilée, nous pouvons appliquer la
signification susmentionnée au vin.

Dans ce texte, nous nous trouvons devant un miroir qui reflète la réalité de
notre situation. Nous sommes comme le marié qui s’est procuré du vin matériel
et terrestre pour le jour de son mariage pour en jouir avec ses invités et se
régaler le jour de son mariage. Nous concentrons nos préoccupations sur les
questions matérielles de la vie, et nous cherchons à acquérir les sources de nos
joies terrestres avec un égoïsme excessif, alors nous nous accrochons aux
apparences et oublions l'essence, mais les joies de la vie terrestre ne durent pas,
et elles s'épuisent rapidement, rendant notre vie misérable et la vidant de sa
joie.
Le vin de la joie matérielle étant épuisé, Jésus est intervenu. Jésus ordonne aux
serviteurs de revenir à une nécessité des plus simples de la vie, « l'eau ! »
C'est comme si en revenant aux fondamentaux, Jésus nous ordonne de revenir
au point de départ, et d'orienter la boussole de notre vie vers une autre source
de joie et de bonheur afin de produire pour nous un motif de la joie véridique,
différent en sa qualité. À partir des ingrédients les plus simples de la vie, il crée
pour nous un vin nouveau qui redonne de la joie à la célébration de notre vie.
L'intervention de Jésus dans ces noces vient pour sauver l'homme, et lui donner
un nouveau goût aux joies de sa vie.
À la lumière de ce qui précède, nous comprenons le choix par l’Église du texte
des noces de Cana pour ouvrir le temps du Carême. Aujourd’hui, l’Église nous
appelle, avec Jésus, à renoncer aux joies et aux luxes mondains de la vie
pendant le temps du Carême. Elle nous appelle à les partager en charité à ceux
qui nous entourent, à les offrir comme le vin aux invités. Elle nous invite à ne
pas craindre leur épuisement. Elle nous appelle à revenir aux sources de la vie,
à abandonner le luxe et les apparences et à embrasser les éléments les plus
simples de la vie, afin que notre jeûne et notre abstention des joies deviennent
une source de joie pour notre vie.
Mais cela ne sert à rien et ne donne de sens à notre vie qu’à une condition : «
que Jésus soit invité aux noces ». Imaginez le mariage et la crise vécue sans la
présence de Jésus ! L’invitation que l’Église nous adresse à entrer dans le
temps du Carême, le temps de l’abandon du vin de la vie matérielle et du retour
aux bases les plus simples de la vie, ne prend de sens que si nous invitons Jésus
aux noces de notre vie et nous remettons les simples bases de notre vie entre
ses mains.

En ce Carême béni, détournons-nous des joies de la vie mortelle et élevons nos
yeux et notre cœur vers les hauteurs, invitant Jésus dans nos vies, afin que
lorsque nos vies seront vidées des joies du monde, Jésus seul, déborde en nous
de l'abondance de sa grâce.
Prière
Seigneur Jésus, vide nos cœurs des joies éphémères du monde et remplis-les
de ton amour infini. Guide-nous sur le chemin du renoncement, afin que nous
puissions goûter à la joie authentique que tu nous offres.
Que ta grâce nous accompagne et nous fortifie tout au long de ce saint temps
du Carême, pour que nous puissions renaître à la vie nouvelle à Pâques.
† Selim Sfeir
Archevêque Maronite de Chypre

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