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Archbishop’s Teaching

Temps du Grand Carême 7ème dimanche du Carême

Dimanche des Rameaux (Jean 12 : 12-22)

Chers frères et sœurs en Christ,

Jésus entra à Jérusalem, monté sur un âne, accomplissant la prophétie qui dit : "Sois transportée d`allégresse, fille de Sion! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem! Voici, ton roi vient à toi; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un âne, le petit d`une ânesse." Zacharie 9:9. La foule lui fit bon accueil, agitant des branches de palmier et d'olivier, en criant : "Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d`Israël!", Hosanna signifiant "sauve-nous", c'était le cri de joie populaire à l'entrée de Jésus à Jérusalem. Un cri que nous répétons encore dans nos chants le dimanche des Rameaux précédant la semaine de Pâques. Cette expression n'était pas nouvelle, mais elle était une expression prophétique messianique qui se trouve dans le livre des Psaumes : "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Nous vous bénissons de la maison de l'Éternel. L'Éternel est Dieu, et il nous éclaire. Attachez la victime avec des liens, Amenez-la avec des branches jusqu`aux cornes de l`autel!" Psaume 118:26-27

Cette expression décrit l'identité de celui dont elle est prononcée, il est roi, prêtre et prophète.
Roi, car il entre dans sa ville, monté sur un âne comme le faisaient les rois de l'ancienne alliance lorsqu'ils venaient vers leurs sujets porteurs de paix, non pas sur un cheval symbolisant une guerre imminente.
Prophète, car il vient au nom du Seigneur, portant le message de Dieu à son peuple.
Et prêtre, car le sacrifice est préparé pour lui, attaché aux cornes de l'autel, et c'est lui qui l'offrira à Dieu pour expier les péchés de son peuple.
Ils ont crié cette expression prophétique sans réaliser que celui qui venait vers eux accomplissait son sens à la lettre. Ils ont élevé leurs voix en répétant les paroles du psaume avec joie, attendant l'entrée de Jésus, sans être conscients de son identité messianique. Ils lui ont crié et n'ont pas réalisé qu'il était le sacrifice qui serait cloué sur la Croix pour être leur "Sauveur", la raison de leur salut éternel.
Quant à lui, il savait tout ! C'était un jour de joie pour le peuple, et le début de ses souffrances rédemptrices. Comme un père conduit par ses enfants pour mourir à leur place, il marchait parmi eux dans le silence de l'amour sacrificiel, portant leurs péchés et leurs peines alors qu'ils exultaient en le louant. Tout ce qu'il voulait, c'était de voir la joie du salut sur leurs visages, réalisant la prophétie d'Isaïe qui dit : " Il a été maltraité et opprimé, Et il n’a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu`on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n`a point ouvert la bouche. " Isaïe 53:7
Oui, mes frères et mes sœurs bien-aimés, c'est notre Christ qui vient vers nous comme un roi humble, comme l'agneau du sacrifice innocent, monté sur un âne humble, et non pas sur un cheval de guerre brandissant l'épée de la justice divine pour se venger de nos péchés.
Il est le plus grand prophète de Dieu et son fils unique, le prêtre de la nouvelle alliance qui s'offre lui-même à Dieu le Père en sacrifice pour nous cette semaine sainte à venir.
Sortons donc à sa rencontre, portant des rameaux de palmier et d'olivier, criant de tout notre cœur "Hosanna", c'est-à-dire "libère-nous" et vivons vraiment cette expression. Croyons qu'il est celui qui vient au nom du Seigneur pour nous sauver, pour porter nos péchés. Criaillons vers lui "Sauve-nous", confessant nos péchés, et que ce cri soit un véritable acte de repentance transformant nos vies et nous conduisant à l'autel de l'église, à l'offrande qui nous rapproche de lui, afin que nous vivions à chaque liturgie le sacrifice de la Pâque qui s'offre à nous éternellement, afin que nous puissions recevoir de lui la raison de notre salut.
Portons-lui des rameaux de palmier et d'olivier et sortons à sa rencontre, non seulement aujourd'hui, mais chaque jour de notre vie, sortons à sa rencontre avec l'esprit de victoire qu'il a réalisée sur la croix et qui nous a affranchis de l'esclavage du péché. Sortons aujourd'hui pour le rencontrer avec la vraie joie, car il est notre unique Sauveur et personne d'autre ne mérite que nous criions vers lui "Sauve-nous".

† Selim Sfeir
Archevêque Maronite de Chypre

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